Skip to main content

Quels animaux sont victimes des rodenticides anticoagulants ?

Les rodenticides anticoagulants sont des substances très efficaces, souvent utilisés lors d’une dératisation pour éliminer les rongeurs nuisibles tels que les rats, les souris et les campagnols. Ces poisons, parmi lesquels on retrouve la bromadiolone, le difénacoum et le brodifacoum, agissent en bloquant l’action de la vitamine K, empêchant ainsi la coagulation du sang. Résultat : les rongeurs meurent d’hémorragies internes quelques jours après ingestion.

Cependant, ces produits ne se limitent pas aux seuls rongeurs. De nombreux autres animaux, domestiques et sauvages, sont exposés à un risque d’empoisonnement. Ce phénomène, connu sous le nom d’empoisonnement primaire ou secondaire, représente une menace sérieuse pour la biodiversité et les animaux de compagnie. Pour plus d’informations : La mort aux rats représente-t-elle un danger pour vos animaux domestiques tels que chiens et chats ? 

Les animaux domestiques : chiens et chats en première ligne.

Nos compagnons à quatre pattes sont particulièrement vulnérables aux rodenticides anticoagulants, en raison de leur comportement exploratoire et opportuniste.

Les animaux domestiques : chiens et chats en première ligne.

Nos compagnons à quatre pattes sont particulièrement vulnérables aux rodenticides anticoagulants, en raison de leur comportement exploratoire et opportuniste.

Les chiens : une cible fréquente.

Les chiens sont les premières victimes de l’empoisonnement primaire. Curieux de nature, ils peuvent facilement ingérer des appâts rodonticides laissés au sol ou mal sécurisés. Certains chiens peuvent également être attirés par le goût des blocs de poison, souvent aromatisés.

Les chats : une exposition indirecte mais dangereuse.

Les chats sont moins enclins à absorber directement des appâts empoisonnés. Même s’ils sont plus résistants aux effets des anticoagulants que les chiens, une accumulation progressive du poison dans leur organisme peut s’avérer mortelle.

animaux domestiques -

Une menace invisible pour les animaux sauvages et la biodiversité.

Les rodenticides anticoagulants ont un impact important sur la faune sauvage, en particulier sur les prédateurs naturels des rongeurs, qui sont indirectement contaminés en consommant des proies empoisonnées.

Les rapaces et charognards : sentinelles en danger.

Les rapaces tels que les buses variables, les chouettes effraies, les faucons crécerelles et les milans royaux sont particulièrement exposés aux effets des rodenticides. Lorsqu’ils se nourrissent de rongeurs intoxiqués, le poison s’accumule dans leur organisme, entraînant une mort lente et douloureuse.

Exemple : en France, la Ligue Protectrice des Oiseaux (LPO) a recensé 22 cadavres de rapaces dans une seule zone traitée à la bromadiolone, dont 14 milans royaux et 8 buses variables, alors que ces espèces sont protégées.

Les mammifères prédateurs : une contamination progressive.

Les carnivores tels que les renards, les belettes, les martres et les fouines sont également impactés par l’empoisonnement secondaire. En consommant des rongeurs contaminés, ils accumulent les anticoagulants dans leur foie et augmentent ainsi leur risque de mortalité.

Les hérissons : des victimes méconnues.

Bien que les hérissons ne se nourrissent pas directement de rongeurs, ils consomment des limaces et escargots qui, eux, peuvent avoir ingéré des appâts empoisonnés. Cette ingestion indirecte entraîne une accumulation progressive des toxines dans leur foie, pouvant provoquer des hémorragies internes fatales.

Empoisonnement primaire et secondaire : comprendre les mécanismes.

Les rodenticides anticoagulants peuvent affecter les animaux non visés de deux façons :

  • L’empoisonnement primaire : l’animal ingère directement un appât empoisonné. Ce phénomène concerne principalement les chiens, le bétail et certains animaux sauvages.
  • L’empoisonnement secondaire : l’animal mange une proie contaminée. Ce mode d’empoisonnement touche particulièrement les rapaces, les carnivores et les charognards. Plus un prédateur consomme de rongeurs intoxiqués, plus le poison s’accumule dans son organisme, augmentant le risque de décès.

Comment limiter les risques pour les espèces non ciblées ?

L’utilisation des rodenticides doit être raisonnée pour minimiser leur impact sur les animaux qui ne sont pas ciblés.

Sécuriser l’usage des rodenticides.

  • Utiliser des boîtes d’appâtage sécurisées pour empêcher les chiens et autres animaux d’y accéder.
  • Stocker les produits hors de portée des enfants et des animaux domestiques.
  • Placer les appâts exclusivement dans les zones infestées, sans les disperser inutilement.

Privilégier une méthode raisonnée et écologique.

  • L’hygiène avant tout ! Moins un site est attractif pour les rongeurs, moins il sera nécessaire d’utiliser des rodenticides.
  • Limiter l’accès à la nourriture : fermer les poubelles, éviter de mettre les restes alimentaires à l’extérieur.
  • Bloquer les points d’entrée des bâtiments (calfeutrage des trous, installation de grilles anti-rongeurs).
  • Encourager les prédateurs naturels (rapaces, renards, chats), qui aident à réguler les populations de rongeurs.

Choisir des produits à moindre impact environnemental.

  • Les rodenticides de deuxième génération (bromadiolone, diféthialone, brodifacoum) sont extrêmement persistants et toxiques pour la faune.
  • Le cholécalciférol représente une alternative plus écologique. Il ne s’accumule pas dans les organismes et limite l’empoisonnement secondaire.

Éliminer les cadavres de rongeurs empoisonnés.

Ramasser régulièrement les cadavres de rongeurs réduit le risque d’intoxication des prédateurs et charognards. En effet, ces derniers sont attirés par les corps en décomposition, augmentant leur exposition aux anticoagulants.

Répulsifs naturels pour éloigner les rats

Si vous préférez des solutions préventives ou non létales, les répulsifs naturels sont une excellente option.

Plantes répulsives : utilisez des feuilles de menthe, de laurier ou de sauge. Broyez-les et disposez-les dans les zones de passage des rats.

Huiles essentielles : les odeurs puissantes de citronnelle ou d’eucalyptus repoussent temporairement les rats.

Clous de girofle et écorces d’agrumes : placez-les dans les coins où les rats se cachent.

Aromates et épices : des branches de romarin, de la poudre de poivre ou encore de l’ail écrasé peuvent servir de barrières odorantes.

Ces solutions, bien qu’écologiques, nécessitent un renouvellement fréquent car les odeurs s’évaporent rapidement.

proteger animaux domestiques -

Conclusion : une lutte raisonnée pour protéger la faune et les animaux domestiques.

Les rodenticides anticoagulants sont des outils puissants pour lutter contre les infestations de rongeurs, mais leur usage doit être responsable et encadré pour éviter des conséquences désastreuses sur la faune et les animaux domestiques.

  • Sécuriser leur utilisation ;
  • Privilégier des méthodes de prévention ;
  • Encourager la lutte biologique et les alternatives écologiques.

Une approche équilibrée permet de contrôler les nuisibles avec efficacité tout en préservant les écosystèmes.

FAITES APPEL À UN PROFESSIONNEL

©  2025.